Actualités Sports pour Tous

Johan, volontaire en service civique au sein de la Fédération Française Sports pour Tous en 2018, nous partage son point de vue sur le sport et le handicap.

Peux-tu présenter brièvement ta situation ?

Je suis devenue tétraplégique il y a 10 ans, à la suite d’un accident pendant un entrainement de lutte.

As-tu pensé que le sport ne ferait plus partie de ta vie à la suite de cet accident ?

Bien sûr, au début le sport et le handicap je ne connaissais rien, alors je me suis tout de suite dit que le sport c’était fini pour moi.

C’est en pratiquant du sport de loisir pendant mes 3 années de rééducation que j’ai commencé à comprendre que l’activité physique pouvait encore avoir une place dans mon quotidien.

À la fin de ma rééducation, j’ai intégré un appartement spécifique pour évaluer mon autonomie. Là-bas, j’ai découvert une animatrice Sports pour Tous qui proposait du sport adapté aux personnes comme moi au sein de l’accueil de jour. J’ai donc commencé à pratiquer le Basket adapté et j’ai adoré ! Mais à ce moment-là, Sports pour Tous ce n’était qu’un titre pour moi, je n’avais aucune idée de tout ce qui se cachait derrière cette Fédération.

Que fais-tu aujourd’hui dans la vie ?

Je suis quelqu’un de très actif à la base et j’aime bouger ! Je ne me voyais pas rester toute la journée derrière un bureau. J’ai toujours voulu me lancer dans le milieu sportif, et j’avais entendu parler du CQP que proposait Sports pour Tous. Mais à l’époque je n’avais aucune idée du fonctionnement fédéral alors je me suis dit que le service civique serait l’occasion d’en découvrir un peu plus sur la Fédération.

Depuis juillet 2019 je suis diplômé d’un CQP option Jeux Sportifs et Jeux d’Opposition et j’ai repris l’encadrement des cours de basket adapté au sein de l’accueil de jour où j’ai commencé à pratiquer.  

J’aimerais beaucoup donner des cours pour les enfants alors je me forme, j’observe auprès des plus expérimentés… c’est comme mon handicap, c’est le début donc j’y vais petit à petit.

Que t’apporte le sport au quotidien ?

Le sport m’apporte beaucoup de bien-être. Il me permet d’évacuer, de voir que rien n’est fini, et que moi aussi je peux m’éclater ! Et il m’aide dans la vie de tous les jours.

Ça m’a aidé à gagner en autonomie, avec le transfert musculaire notamment. Ça me permet aussi de garder une vie sociale, de nouer de nouveaux liens. En bref, le sport m’apporte énormément de bonheur.

Penses-tu qu’il y ait encore des améliorations à apporter pour rendre le sport encore plus accessible ?

Pour moi le plus gros souci c’est justement l’accessibilité à la pratique. Beaucoup de personnes en situation de handicap ne peuvent pas se déplacer facilement et s’enferment...

Les structures ne sont pas assez nombreuses… Moi, par exemple, j’habite dans le 77 et je m’entraîne à Paris, ce qui me fait une moyenne de 100 km aller-retour. Ça me coûte du temps, de l’argent et beaucoup d’énergie ! Il faudrait développer un système de ramassage ou tout simplement agrandir le nombre de structures qui accueillent les publics spécifiques.

Le matériel aussi est limité. Chaque personne en situation de handicap est différente et a besoin de matériel spécifique. Après je suis bien conscient qu’on ne peut pas faire de la personnalisation à 100% cela serait bien trop cher, mais avoir à disposition du matériel varié serait déjà un grand avantage, par exemple des ballons à billes pour les non-voyants, plus de fauteuils…

Que penses-tu du travail que réalise la Fédération autour du handicap ?

Grâce au service civique j’ai vraiment découvert la Fédération Française Sports pour Tous et le beau boulot qu’elle réalise au quotidien pour développer le sport auprès de tous les publics. Comme je le disais un peu avant, Sports pour Tous ce n’était qu’un nom pour moi, mais en fait il s’agit de bien plus que ça. C’est une Fédération qui se soucie de chaque individu et qui ne laisse personne de côté.