La Fédération avait programmé dans le cadre de la Grande Cause Nationale, au stand du ministère des Sports et des JOP, une conférence sur le thème « Sport, accessibilité et inclusion : un engagement pour tous ». Animé par Aurélie Peyridieu, responsable Projets et Communication de la Fédération, le débat a été l’occasion, pour la Présidente de la Fédération, Betty Charlier, et le Directeur Technique National Adjoint, Thomas Thiebaut, d’exposer l’identité la Fédération, ses missions ainsi que sa vision de l’accessibilité. Avec un leitmotiv : celle-ci ne se limite pas aux personnes en situation de handicap. Elle concerne potentiellement tout le monde dans la mesure où chacun d’entre nous risque, hélas, à un moment de sa vie, durant des périodes plus ou moins longues et pour des motifs divers, de se retrouver éloigné de la pratique sportive.
À la clef, une interrogation fondatrice : que faire pour n’en exclure personne ? La réponse est forcément plurielle et les pistes à la fois multiples et complémentaires. Dans cette optique, la Fédération veille, dans les actions qu’elle mène, à ne négliger aucune cause, en particulier sociale et économique, susceptible d’empêcher quiconque de faire du sport. Parallèlement, elle forme ses animateurs afin qu’ils soient en capacité d’adapter les pratiques en étant à l’écoute des publics auxquels ils s’adressent. En somme, de se montrer proactifs afin de trouver des solutions parfois novatrices, cette faculté d’adaptation étant l’une des forces du réseau de la Fédération Française Sports pour Tous.
Laquelle a également choisi de récompenser certains projets qui vont dans ce sens, notamment dans le cadre du dispositif « Les jeunes, un tremplin pour demain » qui entend favoriser la pratique des moins de 25 ans au sein des Clubs. Une manière de suggérer différentes façons de remobiliser les adolescents et donc de promouvoir les bonnes pratiques. Exemple avec la présentation de l’initiative Feul'Addi Bike lancée en faveur d'Addison, une fillette de huit ans porteuse d’un handicap moteur. L’objectif était de lui permettre de parcourir, en trois étapes, à vélo, en compagnie d’autres enfants, de parents et d’une animatrice, une bonne partie de la Dolce Via, un itinéraire de cyclotourisme de l’Ardèche. Cette aventure collective avait vocation, bien sûr, à sensibiliser les jeunes au handicap et à démontrer que rien n’est impossible.
Par ailleurs, les intervenants ont rappelé, lors de ce fructueux temps d’échanges, que la Fédération est en mesure de proposer, via le Projet sportif fédéral (PSF), une soutien financier ponctuel pour aider au déploiement d’opérations d’insertion. Enfin, elle accompagne, au besoin, les structures dans leurs demandes de subventions auprès des pouvoirs publics, a fortiori quand il s’agit de concourir à un meilleur accès du plus grand nombre aux activités physiques.
Surtout, cette discussion publique a délibérément été sans exclusive. C’est pourquoi elle a également été l’occasion d’évoquer les freins qui entravent la pratique sportive de certains. Dans cette optique, ont été abordées les difficultés, sur le plan logistique, de se rendre dans un club mais également le fait que, parfois, les animateurs ne s’estiment pas forcément pleinement compétents pour encadrer des licenciés en situation de handicap. Et ce, alors même que la formation fédérale qu’ils ont suivie leur a permis d’acquérir les compétences requises. Sans compter la possibilité qui leur est offerte de suivre des formations continues sur le sujet et de s’adresser, en régions, aux référents handicap de la Fédération.
Mais cette dernière n’a pas fait que manier les idées dans les murs du Club France. Sollicitée par les organisateurs de Paris 2024 pour occuper un créneau à l’intérieur de la Grande Halle de La Villette, la Fédération a proposé à l’une de ses animatrices, Menina Hoarau, titulaire du CQP Animateur de loisir sportif (ALS), d’ambiancer le lieu en dirigeant, à l’adresse des spectateurs, des sessions d’Afrovibe d’une quarantaine de minutes. « Ce concept de danse fitness associe des techniques de renforcement musculaire sur des musiques afro, explique-t-elle. On est sur des sonorités tropicales et des mouvements qui incitent au lâcher prise. C’est donc à la fois très ludique et ouvert à tous, y compris aux personnes à mobilité réduite, en fauteuil. En outre, cela diffère vraiment d’un cours de fitness classique dans la mesure où l’Afrovibe comprend une dimension participative dans la transmission et la bienveillance. »
La première séance d’Afrovibe a été un tel succès que l’intéressée a été invitée à en assurer trois quotidiennes ! « Cela a pris immédiatement car j’ai réussi à embarquer tous les gens qui étaient dans la Grande Halle. Cette interactivité était essentielle et a généré une sorte d’alchimie. Je me suis retrouvée sur cette scène immense, sur laquelle les athlètes médaillés défilaient. Et ce, devant plusieurs milliers de spectateurs. Réussir à les faire se mouvoir de la sorte a forcément été très euphorisant. C’était un show incroyable. D’ailleurs, j’avais une loge comme une star », rigole Menina Hoarau.
Qui, affublée d’une casquette ciglée à l’effigie de la Fédération, en a profité, au micro, pour faire œuvre de pédagogie auprès de la foule. « Dès que je le pouvais, je parlais de la Fédération, de sa spécificité, de ses valeurs, de son offre de pratiques ou encore, du droit de tous à l’accès au sport, insiste-t-elle. J’étais fière de la représenter et, en quelque sorte, d’en porter les couleurs. » Sachant que lors de chaque atelier, était diffusé, sur l’écran géant, un clip vidéo de présentation de la Fédération.
Qui a, par ailleurs, poursuivi ses deux opérations majeures au cours de la période olympique. D’une part, les festivités de proximité dans plusieurs fan zones de la Capitale, en particulier sous forme d’exercices encadrés par ses soins et axés sur la gymnastique d’entretien ; d’autre part, sur la plupart des sites de compétition de Paris 2024, des modules très courts comportant des défis ludiques afin de se faire le vecteur du message de santé publique « Bougez 30 minutes chaque jour ». Enfin, elle a proposé, toujours au Club France, durant trois journées, des initiations à deux disciplines à l’intention des visiteurs. Tout d’abord, à la boccia (un jeu de boules au programme paralympique, N.D.L.R.) dans un espace partagé avec la Fédération Française Handisport (FF Handisport). Là, les animateurs de la Fédération Française Sports pour Tous œuvraient avec ceux de la FF Handisport. Parallèlement, ils ont encadré, sur un autre terrain, des séances de tchouckball (jeu de ballon par équipe mêlant volley-ball et de handball, N.D.L.R.) ponctuées de petit matchs intergénérationnels associant petits et grands, mus par une même envie de partage, de découverte et de convivialité. Un triptyque dans la lignée de la philosophie que défend la Fédération Française Sports pour Tous.